Mama 2 (2025)
July 26, 2025
Dans un huis clos oppressant, Mama 2 reprend les codes du survival horrifique, mais les transcende par une exploration psychologique subtile. Le spectateur est immédiatement confronté à la tension nerveuse, exacerbée par un jeu de caméras tremblantes et des silences pesants. Chaque plan habilement composé instille un malaise croissant, donnant l’impression d’être constamment observé… ou traqué.

Le récit s’intensifie autour du personnage principal, Clara, dont l’enfant, issu d’un premier traumatisme, devient le catalyseur d’un nouveau cauchemar. Sa détresse permet au film de creuser la thématique maternelle sous un jour sombre, questionnant la frontière entre protection et possession. Le huis clos familial se transforme en champ de bataille intérieur, où les pulsions primalisent derrière les visages les plus aimants.
La figure de la nouvelle antagoniste, Evelyn – une entité mystérieuse introduite dans une isolation rurale – est effrayante sans effets grandiloquents. Son apparition presque organique, accompagnée d’un bruit sourd, conserve l’horreur dans l’ombre. Le minimalisme visuel fonctionne : quelques formes distordues, un décor délabré, et déjà la peur s’insinue. Le film évite ainsi l’écueil du spectaculaire gratuit, préférant imposer une angoisse subtile, sourde, tapie dans chaque recoin.
Musicalement, Mama 2 mise sur l’absence plutôt que la surcharge sonore. La bande-son, essentiellement composée de reprises de bruits du quotidien (gouttes, grincements, battements), amplifie l’immersion. L’absence de partition musicale traditionnelle accentue le contraste entre silence et son inattendu, favorisant les sursauts imprévisibles. La performance des acteurs, notamment celle de l’interprète de Clara, est d’autant plus marquante que chaque respiration, chaque murmure prend une résonance inouïe.
Le rythme du film, parfaitement dosé sur un format de deux heures, alterne moments de tension pure et instants de calme trompeur. L’alternance crée un effet de montagnes russes émotionnelles : on retient son souffle durant les scènes muettes, puis on relâche brutalement sous l’effet d’un cri, d’un geste brusque. Ce balancement savamment orchestré donne l’impression d’un thriller sensoriel complet, où chaque sens est sollicité, chaque émotion exacerbée.
La chute finale, d’une amère beauté, franchit un pas audacieux vers le symbolisme. Plus qu’un simple récit d’épouvante, Mama 2 se révèle être une parabole sur la maternité, le deuil et la culpabilité. L’ultime plan, à la fois esthétique et dérangeant, laisse le spectateur flottant dans une ambiguïté troublante : en quittant la salle, on n’emporte pas seulement le souvenir d’une peur bien orchestrée, mais un questionnement profond sur les liens invisibles qui nous lient aux êtres que nous aimons.
En conclusion, Mama 2 (2025) est une œuvre haletante et intelligente, exploitant avec finesse les mécanismes de la peur. Son écriture sobre, son approche sensorielle et ses performances intimistes en font un film d’horreur exigeant, capable d’émouvoir autant qu’il effraie. Un sequel qui dépasse sa simple fonction de divertissement pour s’imposer comme un véritable voyage dans les replis de l’âme maternelle.
